Page:Quillard - Les Mimes d’Hérondas, 1900.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

appliquant à Théocrite ce que Kynnô dit d’Apelle au mime IV : il représentait les hommes à souhait, mais s’il lui plaisait de toucher aux dieux, il réussissait aussi bien ; et le chant funèbre d’Adonis succédant aux bavardages des Syracusaines en témoigne assez. Hérondas n’a touché qu’aux hommes, mais avec une singulière puissance d’exprimer, en lignes sommaires, leurs âmes médiocres presque toujours, parfois délicates, et leurs gestes, le plus souvent ridicules ou malfaisants. Nulle trace de colère dans sa raillerie : ses personnages sont ainsi parce que les dieux et les circonstances les voulurent tels ; il ne saurait les plaindre ou les blâmer ; son rôle se borne à les placer dans la meilleure lumière et à donner