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papyrus les œuvres des poètes et des philosophes et les allait vendre ensuite au meilleur prix qu’il pût.

Pour des clients riches il exécutait de longs travaux, un Homère peut-être ou un Platon, pendant des jours et des jours, l’oreille close aux disputes des femmes, aux cris des enfants, aux aboiements des chiens, aux mille bruits des ruelles pauvres. Il ne pensait au Paradis ni à l’Enfer, mais simplement à ne pas se laisser distraire, à éviter les fautes, à s’épargner les ratures qui déprécient un manuscrit et affligent l’œil sévère des amateurs.

Mais entre les commandes fructueuses, le scribe ne chômait pas ; à l’intention des personnes intelligentes et peu chargées d’or, qui aiment les