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Le coursier, l’œi) éteint et l’oreille baissée,

Distillant lentement une sueur glacée,

Languit, chancelle, tombe, et se débat en vain. DmLLE. 2°Quoique, en général, une phrase se termine avec un vers, quelquefois un repos complet est placé à la césure, et le second hémistiche commence une idée nouvelle.

Cette coupe, assez rare, rend l’opposition plus sensible.

Pleurez ce sang, pleurez ou plutôt sans pâlir

Considérez l’honneur qui doit en rejaillir. RAC. Je prodiguai mon sang ; tout fit place à mes armes ; Je revins triomphant. Mais le sang et les larmes Ne me suffisaient pas pour mériter ses vœux. ID. La suspension de l’idée sur l’hémistiche exprime aussi la rapidité d’une action

Une église, un prélat m’engage en sa querelle 7 ! faut partir, j’y cours. Dissipe tes douleurs. BOIL. Tout s’empresse, tout part. La seule Iphigénie, Dans ce commun bonheur, pleure son ennemie. RAC. Il yvole, il est pris ce blé couvrait d’un lacs

Les menteurs et trattres appâts. LA FONT.

3° Une suspension, un repos dans l’un des deux hémistiches fixe l’esprit sur cette partie du vers ainsi isolée. Cette coupe est propre à peindre un objet physique suspendu, ou une chute soudaine, ou une action interrompue tout à coup, ou un fait consommé en un instant.

Coupes dans le premier hémistiche.

COUPE APRÈS DEUX SYLLABES.

Il est une autre voie et plus sûre et plus prompte,