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l’écrivain forme une succession de sons qui, par une ressemblance physique, imitent l’objet qu’ils expriment’.

On appelle OMoma~o~e un mot ou une suite de mots qui peignent ainsi la nature.

Dans tous les exemples que nous donnerons de l’harmonie imitative, on verra que les préceptes généraux sont presque constamment violés. Nous subdiviserons les divers procédés par lèsquels on produit cette imitation de la chose par le son, bien qu’ils se trouvent assez souvent réunis. § 1. HARMONIE IMITATIVE RÉSULTANT DU CHOIX DE CERTAINES LETTRES, DE CERTAINES SYLLABES. 1° Certaines lettres dures à prononcer, comme r, t, a ;, une suite de monosyllabes, pourront imiter un bruit qui affecte désagréablement l’oreille, ou exprimeront l’effort, ladifËcuIté. Des syllabes peu sonores imiteront un bruit sourd.

Boileau est peut-être l’auteur qui a su le mieux tirer de notre poésie les effets qu’elle avoue. Délivre les vaisseaux, des Syrtes les arrache. Quoi 1 dit-elle d’un ton qui fit trembler les vitres. Du lugubre instrunient’font crier ies’ressôrts ; De t’antre’Mdouté les soupiraux remirent ;.BoiL.. Tout le monde aadmiré-cethémistichë’de’R’acine L’essieu crie et se rompt..

Et ces deux vers du même poète

t. Marmontel.