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Potier fut toujours juste, et pourtant respecté.
Souvent on l’avait vu, par sa mâle éloquence,
De leurs emportements réprimer la licence,
Et, conservant sur eux sa vieille autorité,
Leur montrer la justice avec impunité. Volt.

II° Certaines rimes sont désagréables à l’oreille. Telles sont les prétérits définis et les imparfaits du subjonctif : mîtes, reçûtes, vîmes, flattasse, reçusse.




CHAPITRE XII.
Du Nombre, de la Cadence, du Rhythme.

Le nombre est une succession de syllabes réunies dans un petit espace de temps distinct et limité. L’ensemble des nombres d’un vers en forme la cadence, le rhythme.

Il y a dans les nombres d’un vers, comme dans ceux de la prose, des syllabes sonores et des syllabes sourdes, accentuées et non accentuées, des temps forts et des temps faibles.

Les vers français, comme ceux de toutes les langues modernes, exigent certains temps forts, ou, ce qui est la même chose, certains accents.

Une oreille tant soit peu exercée sent le besoin de cette harmonie, bien qu’on en ignore généralement la source.

Nous avons déjà indiqué deux accents nécessaires au vers alexandrin, celui de l’hémistiche et celui de la rime. Il en a encore deux autres, dont la place varie.

Ces nouveaux accents se placent :