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Dans un petit nombre de mots, la poésie peut à volonté conserver on supprimer l’e muet final. 1° Ainsi l’on écrit encore ou encor :

Que vous m’ayez séduit, et que je souffre encore D’être déshonoré par celle que j’adore. CORN. Étudions en6n, il en est temps encore ;

Et, pour ce grand projet, tantôt, dès que l’aurore, etc. [BOILEAU.

Et moi, ce souvenir me fait frémir encore,

On voulait m’arracher de tout ce que j’adore. RAc. Ce qu’il a fait pour elle, il’peut encor le faire B peut la garantir encor d’un sort contraire. CORN. Tandis que, libre encor, malgré les destinées. BoiL. Non, vous n’espérez plus de nous revoir encor, Sacrés murs, que n’a pu conserver mon. Hector RAC. 2° Zéphyre et ZcpAyr

Les plus aimables fleurs et le plus doux zéphyre Parfument t’air qu’on y respire. QUINAULT.

Les rayons d’un beau jour naissent de ton sourire ; De ton souffle téger s’exhale le zéphyre. DÈLiLLE. Et la troupe de Flore et celle des zéphyrs

De nos humbles pasteurs partagent les plaisirs. Rouss. Dont Flore et les zéphyrs embellissent les bords. VOLT. l" Remarque. Jusqu’au milieu du dix-septième siècle, les poëtes avaient la liberté d’écrire a~c~Me, 1. L’Académie établit une distinction arbitraire et subtile entre la signification de ces deux mots. Elle admet avec aussi peu de fondement une différence d’orthographe zéphyre et