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Pendant que le pauvre à ta table

Goûtera de ta paix l’ineffable douceur,

Ils boiront dans la coupe affreuse, inépuisable, Que tu présenteras au jour de ta fureur,

A toute la race coupable. RAC.

On trouve des pièces peu étendues dans lesquelles le poëte n’a employé que deux rimes

Un sot par unepuceeut l’épaule mordue.

Dans les plis de ses draps elle alla se loger.

< Hercule, ce dit-il, tu devrais bien purger

La terre de cette hydre au printemps revenue t Que fais-tu, Jupiter, que du haut de la nue

Tu n’en perdes la race, afin de me venger ? »

Pour tuer une puce, il voulait obliger

Les dieux à lui prêter leur foudre et leur massue. LA FONT. ’D’autres fois, c’est une difficulté que le poëte s’impose à dessein, pour remplir un cadre obligé. Il arrive assez souvent que l’une des deux rimes seulement est redoublée. On lit dans la Fontaine une dédicace de vingt-deux vers, dont toutes les rimes masculines sont en is. En voici deux stances ou couplets

Pour plaire au jeune prince’ à qui la Renommée Destine un temple en mes écrits,

Comment composerai-je une fable nommée Le Chat et la Souris ?

Dois-je représenter dans ces vers une belle Qui, bonne en apparence, et toutefois cruelle, Va se jouant des cœurs que ses charmes ont pris, Comme le chat de la souris ?

t. Le duc de Bourgogne.