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est une règle fondamentale, qui, avec la rime. tient à l’essence même de notre système de versification ; et ces deux règles sont intimement liées. Comme l’a bien senti la Harpe, nos vers ne peuvent enjamber parce qu’ils riment ; et la rime étant une des premières conditions de notre poésie, tout ce qui tend à la faire disparaître est un véritable contre-sens.




CHAPITRE VII.
De la succession des Rimes.

Règle générale. Une rime masculine ne doit pas être suivie immédiatement d’une rime masculine différente, ni une rime féminine d’une rime féminine différente.

On peut commencer une pièce de vers par une rime masculine ou par une rime féminine. La première rime une fois établie, voici les diverses combinaisons qui sont admises :

1° Les rimes plates ou suivies sont celles qui se succèdent par couples de deux, alternativement masculines et féminines :

Du zèle de ma loi que sert de vous parer ?
Par de stériles vœux pensez-vous m’honorer ?
Quel fruit me revient-il de tous vos sacrifices ?
Ai-je besoin du sang des boucs et des génisses ?
Le sang de vos rois crie et n’est point écouté.
Rompez, rompez tout pacte avec l’impiété ;
Du milieu de mon peuple exterminez les crimes :
Et vous viendrez alors m’immoler vos victimes. Rac.

2° Les rimes croisées présentent alternativement un