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d’une voyelle l’h finale est considérée comme aspirée [1].

Mon père ! — Eh bien ? eh bien ? quoi ? qu’est-ce ? Ah ! ah ? quel homme Racine.
J’irais trouver mon juge. — Oh ! oui, monsieur, j’irai. Id.
Ah ! il faut modérer un peu ses passions. Mol.
Tant pis. — Eh oui, tant pis : c’est là ce qui m’afflige. Id.

Nous reviendrons sur l’hiatus quand nous parlerons de l’élision, et, plus tard, de l’harmonie.




CHAPITRE V.
De l’Élision, de la Synérèse.

1° Nous avons dit que l’e muet, terminant un mot et suivi d’une voyelle, ne compte pour rien dans la mesure du vers : il y a élision.

Ismène est auprès d’elle, Ismène, toute en pleurs,
La rappelle à la vie, ou plutôt aux douleurs. Rac.

On scande comme s’il y avait :

Ismèn’ est auprès d’ell’, Ismène tout’ en pleurs, etc.

La poésie ne fait en cela que se conformer à la prononciation de la prose.

  1. A la fin des mots, l’h n’est aspirée que dans les trois interjections ah ! eh ! oh ! suivant la grammaire de M. l’abbé Régnier.(D’Olivet.)
        Du reste, elles sont souvent confondues avec ha, hé, ho, qui ont l’h aspirée :

    Ho, ho, monsieur. — Tais-toi, sur les yeux de ta tête. Rac.
    Ho, ho, le grand talent que votre esprit possède ! Mol.
        Ho ! ho ! dit-il, voilà bonne cuisine. La Font.