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et incertaine, accable et coupable, ~M6 et coMronne, etc. Il faut reconnaître que les grands poëtes ne se font guère scrupule d’employer cette consonnance, que j’oserais dire imparfaite. Il sera mieux de ne pas les imiter en ce point.

Remarque. Les défauts signalés dans les deux paragraphes précédents sont quelquefois réunis par exemple quand Racine fait rimer/MMM avec mienne, Mycène avec sienne ; et Molière, vienne avec peine. 21° Il n’est plus permis de faire rimer la finale er, ayant le son de é, avec la même finale se prononçant comme ère, ni avec air. Ainsi les rimes suivantes sont interdites aujourd’hui : triompher avec fer, mériter avec Jupiter, approcher avec cher, mêler avec l’air, etc.

22° Parla même raison, l’oreille n’admet pas volontiers deux terminaisons masculines, dont l’une présente une consonne sourde et l’autre une consonne que la prononciation fait sentir : Argos, repos ; Calchas, pas Brutus, vertus ; Iris, ris ours, discours, etc. Cependant ces rimes sont autorisées par l’usage des poëtes.

On admet aussi les rimes fils et remis, tous et ooM~ qui ne satisfont pas davantage l’oreille

Trop d’un HéracHus en mes mains est remis ; Je tiens mon ennemi, mais je n’ai plus de fils. CORN. Ce champ si glorieux, où vous aspirez tous,

Si mon sang ne l’arrose, est stérile pour vous. RAC. Le mot monsieur, qui se prononce autrement qu’il ne s’écrit, ne peut être mis en rime avec un mot en eur