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Rome semble vaincue, et, seul des trois Albains, Curiace en mon sang n’a pas trempé ses mains. ConN. La rime est riche ou ~M//Msn !e. Elle est riche quand elle présente non-seulement une consonnance, mais encore toute une articulation pareille : père, propre ; vers, divers ; paisible, risible ; enfant, triomphant, etc. La rime suffisante offre une ressemblance de son, mais non d’articulation soupir, désir ; recevoir, espoir usage, partage ; sensible, visible doux, nous, vous, etc.

Quelquefois la rime a lieu non-seulement entre la derniëre syllabe, mais entre les deux syllabes finales, comme vaillant, assaillant ; insensée, pensée ; auteur, hauteur ; volontés, surmontés, etc. ’Ce serait un défaut de rechercher avec affectation cette double rime. RÈGLES DE LA RIME.

1’ La rime est essentiellement faite pour l’oreille. Elle exige des sons semblables, plutôt que les mêmes lettres. Ainsi les rimes suivantes seront légitimes Charmant, tourment ;-vanités, Mc~M ; –co :M’ discours ; consumé, allumai ; voyagea, déjà il faut, échafaud ; permets, jamais ; prix, apprM, esprits ; accomplisse, supplice ; terre, Mt~ere, M~tatre ; ils ont eu, abattu ; Pomone, automne ;- condamne, âne ; –~eMn, un ;–amène, peine ; ferai-je, abrége ; exige, dis-je (ou dije, par licence poétique), etc.

Cependant il ne serait pas exact de dire que toute rime qui satisfait l’oreille est permise. Nous verrons ’plus loin quelles restrictions il faut mettre à ceprincipe.