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genres simples. La comédie, le conte, l’épître familière, se contentent de césures que l’épopée, la tragédie, l’épître sérieuse, trouveraient insuffisantes.

Voici quelques exemples de césures assez faiblement marquées, mais que fait pardonner la nature des ouvrages où elles se trouvent :

Mais il n’importe : il faut suivre ma destinée. Mol.
Dieu me damne ! voilà son portrait véritable…
Mon frère, vous serez charmé de le connaître. Id.
Crois-tu qu’un juge n’ait qu’à faire bonne chère ? Rac.
Quand ma partie a-t-elle été réprimandée ?…
Lorsque je vois, parmi tant d’hommes différents…
Voyez cet autre, avec sa face de carême[1]. Id.
Elle et moi, n’avons eu garde de l’oublier. La Font.
Je me sens né pour être en butte aux méchants tours…
La,cief du coffre-fort et des cœurs, c’est la même. Id.




CHAPITRE III.
De la Rime.

On appelle rime l’uniformité de son dans la terminaison de deux mots : belle, rebelle ; loisir, plaisir. En poésie, c’est le retour de la même consonnance à la fin de deux ou de plusieurs vers.

On distingue deux sortes de rimes, la rime masculine et la rime féminine.

La rime masculine a lieu entre deux syllabes qui ne contiennent pas d’e muet : bonté, santé ; loisir, plaisir ; vertus, abattus.

  1. Tous ces exemples sont pris dans les Plaideurs.