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Quelques critiques, eu égard au nombre de pieds ou mètres [1], appellent hexamètre (de six pieds) le vers de douze syllabes, pentamètre (de cinq pieds) celui de dix syllabes, tétramètre (de quatre pieds) celui de huit syllabes.




CHAPITRE II.
De la Césure.

Le mot césure veut dire coupure. La césure d’un vers est l’endroit où il est coupé. Le mot hémistiche, dérivé du grec, signifie demi-vers. Dans l’alexandrin, il y a toujours une césure après la sixième syllabe : le vers se trouve ainsi partagé en deux hémistiches égaux :

Où suis-je ? qu’ai-je fait ? | que dois-je faire encore ?
Quel transport me saisit ? | quel chagrin medévore ? Rac.

Le mot hémistiche ne peut s’appliquer qu’au vers alexandrin.

Dans le vers de dix syllabes, il y a toujours une césure après la quatrième :

Rions, chantons, | dit cette foule impie. Rac.

Les autres vers n’ont pas de césure exigée.

Les règles que nous allons donner pour la césure [2]

  1. On nomme aussi mètre la mesure totale d’un vers. On dit : écrire dans tel mètre, c’est-à-dire adopter telle mesure de vers.
  2. Quoique le vers alexandrin puisse se couper en différents endroits et par conséquent avoir différentes césures, nous entendrons par ce mot la césure par excellence, c’est-à-dire celle de l’hémistiche ; de même, dans le vers de dix syllabes, la césure sera toujours le repos placé après le quatrième pied.