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la toiture des bas-côtés, il doit y avoir une allée ménagée sur l’entablement, et au dessus du comble de la même toiture une autre allée qui passe devant les fenêtres, avec une balustrade basse à créneaux, comme vous le voyez par le dessin qui est devant vous. A l’amortissement de vos contreforts il doit y avoir des anges et par devant les arcs-boutants au bas du grand comble supérieur doit être encore une allée crénelée ménagée sur l’entablement, pour circuler lorsqu’il y a danger de feu ; qu’il y ait aussi un chéneau sur le même entablement pour déverser l’eau. Ce que je vous dis, doit s’entendre également des chapelles. »

(Fol. 10 v.). Dessin de l’une des fenêtres des basses nefs, avec cette légende :Vesci une des formes de Rains des aspases de le nef teles com eles sunt entre ij. pilers. J’estoie mandés en le tierre de Hongrie qant jo le portrais, porc o l’amai jo miex. « Voici l’une des formes des travées de la nef de Reims, telles comme elles sont entre deux piliers. J’étais appelé en la terre de Hongrie quand je la dessinai ; c’est pourquoi je l’aime mieux. » Le mot forme signifie au propre l’encadrement d’une grande fenêtre gothique. Les termes relatifs au voyage de Hongrie nous ont déjà servi pour la biographie de Villard de Honnecourt ; quant à sa préférence pour le dessin de cette fenêtre qu’il dit aimer mieux que tout autre, le motif qu’il en donne implique trop de choses sous-entendues pour qu’on la devine.

(Fol. 32 v.). Dessin parfaitement exécuté de l’un des systèmes d’arcs-boutants qui pressent les contreforts de la cathédrale de Reims à son chevet. Pas de légende.

(Fol. 20 r.). Très petite esquisse faite on ne peut plus négligemment en cinq ou six traits de plume, d’un chevet d’église à cinq pans coupés avec six supports indiqués dans l’intérieur par des points. Légende :Par chu fait om cavece à xij. vesrires. « Ainsi fait-on un chevet à douze verrières. » Idée jetée plutôt qu’étudiée pour la solution d’un problème qui me paraît avoir été fort embarrassant pour les constructeurs gothiques. Je ne connais pas de chevet éclairé d’après cette donnée. La pensée de Villard était évidemment d’inscrire un sanctuaire à cinq pans dans une précinction heptagone, et d’obtenir par là sept fenêtres en haut et cinq en bas.

(Fol. 32 r.). Quatre plans de piliers expliqués comme il suit :Ci poés vous veir l’un des pilers toraus de le glize de Rains et j. de ceus d’entre ij. capieles ; et s’en i a j. del plain pen, et j. de ceus de le nef del moustier. Par tos ces pilers sunt les loizons teles com eles i doivent estre.