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points d’une voussure taillée. » Il dit « les points » parce que la rencontre des ficelles indique non seulement le centre de la voussure, mais l’endroit où ce centre est placé.

Déterminer la circonférence d’une colonne engagée (fol. 20 r.). — Autre corollaire du problème des trois points perdus. Le moyen proposé est d’appliquer sur la surface extérieure de la colonne, perpendiculairement à son axe, un compas à coulisse dans le quadrant duquel s’adapte une branche mobile. On ajuste les trois branches de manière à ce qu’elles touchent toutes les trois la colonne. Le compas ensuite couché en plan donnera trois points suffisants pour trouver la circonférence qu’on cherche. Légende :Par cu prenum la grosse d’one colonbe que on ne voit mie tote.

Trouver le module d’une colonne appliquée dans une encoignure (fol. 20 v.). — La figure est un cercle tangent aux deux côtés d’un angle droit. Une équerre a l’un de ses bras appliqué contre l’un des côtés de l’angle et l’autre contre le cercle. Cela veut dire que le module cherché, c’est-à-dire le rayon de la colonne, est égal à la tangente conduite perpendiculairement du fût sur l’un des murs qui forment l’encoignure. Légende :Ensi prendés one roonde en on agle, s’en arez le grose ; « ainsi prenez une rondeur dans un angle et vous en aurez la dimension. »

Faire un vase double en capacité d’un autre vase donné (fol. 20 r.). — Il y a bien des choses sous-entendues tant dans la légende que dans la figure. Celle-ci consiste tout simplement en une équerre dont l’angle intérieur est inscrit dans un cercle, tandis qu’un autre cercle concentrique mais de rayon plus petit est tangent à ses deux branches. Il y a dessous :Par chu fait om ij. vassias que li ons tient ij. tans que li atres, « par ce, fait-on deux vaisseaux tels que l’un tienne deux fois autant que l’autre. »

Il est certain que le grand cercle est double en superficie du petit, car son rayon est l’hypoténuse d’un triangle rectangle qui a pour petits côtés deux rayons du petit cercle. Maintenant pour que le vase construit sur le grand cercle tienne le double de l’autre, il faut les supposer tous deux ou cylindriques ou coniques et ayant mêmes hauteurs. Une écuelle ou tout autre vaisseau sphérique exécuté d’après le même procédé ne répondrait pas aux conditions du problème. La figure ne montre rien de tout cela, ni l’explication ne l’enseigne.

Décrire trois arcs différents avec un seul rayon (fol. 21 r.). — Cet énoncé est ainsi conçu dans le manuscrit :Par chu fait om trois manires d’ars à conpas ovrir one fois. Je reproduis la figure en l’accompagnant de lettres pour la facilité de la démonstration.