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d’une scie qui atteindrait les pilots au fond de l’eau. L’idée de Belidor fut mise à exécution, non par lui (il n’y put réussir), mais par M. de Vauglie, ingénieur de la généralité de Touraine, qui construisit la première scie à receper en 1758, et l’employa à la fondation du pont de Saumur[1]. Voilà un exemple de plus après tant d’autres, du mal qu’ont eu les modernes à retrouver des choses parfaitement connues des anciens.

Pour la curiosité du fait, nous reproduisons ici le dessin de l’album. Il est accompagné de la légende que voici :Par cest engien recopon estaces dedens une aie por une sole asir sos, « par cet engin recepe-t-on pilots dans l’eau pour asseoir dessus une plate-forme. » Une partie du mécanisme a été omise, ou bien il faut admettre qu’on agissait à bras sur les montants de la scie dans le sens opposé au poids que conduit la roue ; sans cela, le mouvement de va-et-vient n’aurait pas eu lieu. Quant à l’instrument qu’on voit à droite du dessin, il me paraît destiné à établir le niveau de la scie.

Vis à lever les fardeaux (fol. 22 v.). — Une longue vis qui, par son mouvement, fait monter un écrou entre deux guides. Une corde passée autour de l’écrou et fortement nouée sur le devant constitue l’intermédiaire entre la puissance et la résistance. Légende :Par chu

  1. Encyclopédie méthodique, Arts et métiers, t. I, p. 550.