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jusqu’à quel point Cabra était crapuleusement ladre. C’était un ecclésiastique qu’on aurait pris pour une sarbacane. Il avait la tête petite et les cheveux roux ; c’est tout dire, pour ceux qui savent le proverbe :


Ni chat ni chien de couleur rousse.


Ses yeux étaient si enfoncés, qu’il semblait regarder par des lucarnes profondes et obscures, propres à faire des abat-jour pour des boutiques de marchands. Il avait le nez rongé par certains boutons qu’on aurait pu attribuer au libertinage, si dans ce cas, ils n’avaient dû supposer de la dépense. Sa barbe annonçait par sa couleur la crainte qu’elle avait de la bouche sa voisine, qui, à force d’être affamée, semblait menacer de la dévorer. Il lui manquait je ne sais combien de dents, et je pense que la nature avait exécuté envers elles la loi qui chasse les fainéants et les paresseux. Il avait le cou d’une autruche, et la noix si saillante qu’on eût dit que, forcée par le besoin, elle cherchait à manger. Ses bras étaient secs, ses mains ressemblaient chacune à un fagot de sarments. En le regardant du milieu du corps en bas, on l’aurait pris, à ses deux jambes longues et décharnées, pour une fourchette à deux branches ou pour un compas. Il marchait d’un pas lent, et pour peu qu’il le voulût hâter, ses os faisaient le même bruit que des tablettes de Saint-Lazare. Sa voix était exténuée et sa barbe longue,