des breuvages que je te donnais, grâce à mes pots ? Si je ne craignais pas d’être entendue de la rue, je raconterais comment je m’introduisis dans la prison par la cheminée, et t’emmenai par dessus les toits. »
Elle en aurait dit bien davantage, tant elle était courroucée, si à force de se démener, un rosaire de dents de défunts qu’elle avait envoyés dans l’autre monde, ne se fût désenfilé.
Je leur déclarai que je voulais absolument apprendre à pratiquer la vertu et cultiver mes bonnes dispositions ; qu’ainsi ils n’avaient qu’à m’envoyer à l’école ; parce que sans savoir lire ni écrire, on ne peut rien faire. Ils consentirent à ma demande, quoique après l’avoir un peu débattue entre eux. Ma mère s’occupa ensuite à renfiler ses dents de morts ; mon père alla couper à quelqu’un, à ce qu’il dit lui-même, je ne sais si ce fût sa bourse ou sa barbe ; et moi je restai seul, rendant grâces à Dieu de ce qu’il m’avait donné des père et mère si habiles et si zélés pour mon bien.