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laquelle il n’y avait pas d’arbaletiers jouant de la flûte, ni de statues de rois en robes d’azur.

La petite fille remercia donc le messager et passa dans les rues sans demander à personne ou étaient ses sœurs. Une bonne femme à la porte d’une boucherie lui donna un bol de bouillon et une brioche qu’elle partagea avec son singe et sa pie. L’accordéon ne mangeait pas. Elle traversa la ville et reprit la levée du fleuve.

Le soir descendait. Un petit bois bordait la route et il y avait au milieu d’un carrefour un noyer dont les fruits tombaient à terre sans mûrir et dont les feuilles jaunissaient.

La princesse s’assit tristement. Elle songeait à ses sœurs, à celle qui était servante d’auberge et a celle qui était fille de lavoir. Et le noyer lui dit :

— Je suis le noyer des Trois Étudiants. Jadis on fustigea ici méme trois étudiants poictevins, dont l’un avait volé une poule, dont le second avait oublié de jeûner et dont le troisième avait mal parlé d’un docteur. J’étais beau. J’étendais mon ombre sur la route et mes fruits étaient