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ronds. Il y avait sur les tapis des cabarets de cristal, des coffrets d’ivoire et des brûle-parfums dont la fumée montait obliquement vers les fenêtres.

Je tournai la tête et je vis sous un baldaquin que supportaient des colonnes torses, une belle jeune fille étendue sur des coussins. Elle était vétue d’une robe dont la traîne était soigneusement ramenée sous ses pieds.

Le sorcier s’approcha d’elle et elle se souleva faiblement. Ses yeux étaient pleins de larmes.

— Qu’avez-vous fait de ma servante, méchant vieillard ? dit-elle.

L’homme noir fronça le sourcil, redressa sa haute taille et dit d’une voix sourde, en faisant remuer sa barbe :

— Je l’ai tuée. Elle m’avait désobéi.

La jeune fille éclata en reproches, et le sorcier se tournant vers moi me dit :

— Voici ta maîtresse, sers-la fidèlement. Mais si tu cherches à t’échapper d’ici, tu mourras comme l’autre servante.