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des paons, d’arbustes surchargés d’énormes fruits rouges, de colonnades peintes, et de grands arbres dont le feuillage épais et mélangé de lianes en fleurs retombait comme une tapisserie.

Les allées étaient sablées d’une poudre d’argent ou l’on marchait sans faire de bruit et qui était douce aux pieds. Sur d’épaisses pelouses poussaient, sans tige, des fleurs grosses comme la tête d’une petite fille, et dont la coloration changeait à chaque instant. Des bambous se balançaient au dessus d’un torrent plein de pierres bleues et transparentes : ils étaient si gros qu’en les coupant entre les nœuds on aurait pu en faire de petits barils. Et il y avait des sabliers dont un fruit éclatait de temps en temps avec un bruit sec, des arbres à acajou dont les feuilles répandaient une odeur lourde, des tamarins sucrés, des acacias roses, des arbres avocat, des ébéniers et des liquidambars.

Je marchais depuis quelque temps dans le jadin, quand je vis venir vers moi un homme vêtu d’une rohe brodée d’or et suivi de deux négrillons