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Elle se redressa, mit ses bras autour de ses genoux et regarda en écoutant.

La vieille négresse prit la parole. Elle avait un œil blanc. Elle était coiffée d’un madras jaune et bleu noué autour de la tête. Sa robe verte à grosse fleurs écarlates était attachée au-dessus de la taille, sous un foulard de soie brodée, et laissait voir ses pieds nus. Elle parlait en riant ; ses dents luisaient ; elle faisait rouler ses yeux ; et les grands anneaux de ses oreilles dansaient sur ses épaules.

HISTOIRE DE LA VIEILLE NÉGRESSE

Je m’appelle Bonne-Amie et je suis la fille de Clotilde, la marchande d’acras. Je suis née de l’autre côté de la mer, au bout de la Rivière Salée, dans l’Ilet-aux-Cabris.

Quand j’étais petite, j’allais avec ma mère vendre, le matin, dans les rues, des gâteaux de maïs ficelés dans des feuilles, des acras de morue