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leurs jambes se mêlaient. Tout d’un coup, ils s’arrêtèrent, et Clarisse leur donna des coups.

Ils se mirent à trotter en grognant, et le mulet rouge dit au mulet gris d’ardoise :

— Cette petite fille m’ennuie. Si elle recommence, je lui lancerai une ruade.

Le mulet gris d’ardoise fit claquer ses oreilles contre son cou et dit :

— C’est celle qui remplace Clarisse que les nains ont emporté.

La princesse qui les écoutait s’approcha d’eux pour mieux entendre. Le mulet rouge la regarda sans tourner la téte et reprit :

— Ces mariniers sont des sots. Depuis qu’ils ont chassés les petits hommes, personne ne nous étrille, ni ne nous lave ; et on ne remue plus notre litière. Tout le monde sait pourtant que pour rentrer en bonne grace auprès des nains, il suffit de leur offrir une belle bouillie au riz assaisonnée de cannelle et de feuilles de thym.

Quand, le soir venu, Clarisse fut remontée sur le chaland, elle alla tout de suite dans la cuisine et mit sur le feu un grand bassin plein de riz et