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lourd, je plongeai ma main dedans et j’en tirai un étre qui se débattait et qui me sauta au visage.

C’était un petit vieillard qui avait une barbe noire, une calotte de velours et des souliers à boucles. Il m’avait saisi à la gorge et essayait de m’étrangler. Je parvins à me dégager. Mais il se transforma en un sanglier tout hérissé d’épines de pore épic. J’arrachai un échalas dans la houblonniére et je voulus l’en frapper. Mais il se changea en un nuage de feu, de fumée et de soufre qui s’avança sur moi en m’enveloppant.

Alors je tirai de ma ceinture les trois poils du bouc et je soufflai dessus en appelant :

Délice du Cœur !

J’entendis aussitôt une terrible galopade et je vis le vieux bouc qui chargeait, les cornes basses, le nuage de feu et de fumée de soufre.

Je sentis une horrible odeur de chair brûlée. Le bouc bêlait et le nuage grondait furieusement. Le feu s’éteignit. La fumée se dissipa.

J’aperçus à côté d’un petit tas de cendre le bouc à demi brûlé qui me dit :

— Mon fils, je suis vaincu, car je meurs. Et toi--