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Nous nous retrouvâmes sur une longue route droite.

Près du fossé était assis un bouc qui cherchait à enlever un clou qu’il avait sous l’ongle du pied. Il me regarda d’un air bourru en me tendant sa patte. Et je tirai le clou.

Il ne me remercia pas ; il me dit :

— Prends trois poils de ma barbe, et s’il t’arrive malheur, souffle dessus en m’appelant : Délice du cœur.

Nous marchâmes pendant trois jours.

Nous couchions la nuit dans un fossé ou au creux d’une roche. Chaque matin à mon réveil je retrouvais les marionnettes sous mon paletot.

C’était la saison des pluies. Les arbres étaient dépouillés et les routes boueuses. Nos vêtements ruisselaient d’eau. Les feuilles du chemin se collaient à nos pieds alourdis.

Nous arrivâmes à une grande ville qui était bâtie sur le bord d’un fleuve et dont la porte était surmontée d’une logette ou un arbaletier jouait de la flûte.

Comme nous demandions à loger dans une