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de l’ombre de l’arbre, près du bassin. Il s’élança soudain en criant et sa mâchoire faisait un bruit de casse-noisette. Les deux coupables s’enfuirent. La robe de Madame Fortuné était déchirée et l’on voyait son dos de bois. Lysandre tira son épée et tua aussitôt le jaloux. Alors Madame Fortuné fondit en larmes, dit à Lysandre qu’elle ne le reverrait plus jamais et sauta dans la fontaine.

Les enfants trépignaient de joie. Mon maître cessa sa musique et me fit signe de baisser le rideau pour la scène suivante.

Je m’accoutumai rapidement à mon métier. Les marionnettes savaient jouer un grand nombre de pièces. Elles donnaient cinq ou six représentations par jour et tous les enfants de la ville voulurent les voir.

Au bout d’une semaine, mon maître, qui ne m’adressait jamais la parole, ayant un beau matin remis sa harpe dans son sac, me fit signe de prendre la boîte des marionnettes sur mon dos et de le suivre.

Nous sortîmes de la ville par la grande porte.