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près, je voyais les tétes rondes des enfants pressées les unes contre les autres.

Mon maître battait la mesure avec son pied et terminait toutes les phrases de sa musique désordonnée par un cri bizarre et aigu.

Il avait un cache-nez gris autour du cou.

Ace moment j’entendis de petits bruits sur le théâtre.

Une à une les marionnettes parurent s’éveiller. Elles se levèrent doucement des coins où je les avais posées. Elles défripérent un moment leurs habits et rajustèrent leurs perruques. Puis elles passèrent devant le décor, en faisant la révérence à droite et à gauche, et commencèrent la représentation.

Il y avait sur la scène un rocher, une fontaine d’eau noire, un arbre et un banc. Une poupée frisée qu’on appelait Madame Fortuné s’assit sur le banc avec Lysandre, son amoureux, qui avait un catogan ciré et des bottes à la hongroise. Mais son jaloux Esprit Content veillait. Il était derrière l’arbre avec une canne et quand il se penchait pour regarder, on voyait son ombre à côté