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robes pour s’asseoir sur les bancs mouillés. Tout en jouant, mon maître leur parlait en italien et leur souriait.

Nos bancs furent bientét remplis. Les petits garçons et les petites filles, assis à la file, croisaient leurs mains sur leurs genoux et leurs pieds ne touchaient pas par terre.

Ils se mirent à crier tous ensemble en demandant qu’on leur fît voir les marionnettes.

Mon maître se leva ; il passa entre les rangs ; chaque enfant lui remit un sou ; puis il recommença de jouer plus vite un air sautillant, aigre, presque faux et que je ne connaissais pas.

Je frappai trois coups avec mon baton et soulevai le rideau comme on me l’avait recommandé.

Je me demandais ce qui allait arriver. De l’endroit où j’étais, je regardais la scène avec ses rainures, ses cordes qui servaient à tirer les toiles, et ses décors de bois grossièrement peints. Dans le cadre du théatre j’apercevais un coin du jardin avec des arbres, et un dauphin de plomb qui jetait de l’eau dans un bassin, et, tout