Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

enfoncées dans les manches de son paletot, courbé sous la grande housse de toile ou était enfermée sa harpe. Son nez bleuissait. Des grains de grésils s’accrochaient à sa barbe. Il bourra une courte pipe de terre noire qu’il se mit à fumer réguliérement. Sa barbe, couverte de buée, ruissela.

ll prit dans la voiture un rideau dont il couvrit le sac que j’avais sur le dos, en disant que le froid détraquait les marionnettes ; puis il rejoignit le chef des vagabonds, qui s’était mis à l’abri, avec les femmes, sous la bâche de la roulotte.

Un rafale de neige nous enveloppa soudain. Le sculpteur de canne courut à la tête du cheval et je m’accrochai au brancard en fermant les yeux.

Je ne les rouvris qu’en sortant de ce mauvais passage.

Nous descendions un chemin plein de neige. Le soir tombait peu à peu. Le vent avait cessé. Le clocher d’un village apparaissait au bas de la côte. Il faisait nuit quand nous arrivâmes à une petite place ou il y avait une auge de pierre au près d’un puits.