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tagnes, et ot l’on nous avait dit que l’on ne connaissait ni les ours, ni les crocodiles, ni les femmes à queue de poisson, ni les marionnettes.

Je regardai la ville où j’étais né et que je n’allais plus revoir. Les toits vernis de Bergame luisaient derriére moi. Les arbres bien taillés et tous semblables les uns aux autres, ne portaient pas d’ombre sur les prairies vertes et unies ou paissaient des moutons qui ne bougeaient pas. Le ciel était d’un bleu aussi vif que celui de l’habit barbeau de l’ours qui suivait en trottinant la roulotte, ot l’on avait entassé les femmes et les bagages.

C’était un char dont les roues pleines grinçaient en tournant sur un essieu de fer où elles étaient retenues par deux grosses chevilles de bois. Les femmes qui y étaient assises allaitaient des enfants noirs et maigres. Elles avaient des colliers de verre, etdes anneaux brimbalaient à leurs oreilles. Leurs pieds nus pendaient le long de la voiture, sous leurs jupes de laine rouge. L’une des plus vieilles se mit a siffler un air étourdissant. Derriére la voiture étaient