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la fenêtre, et la lumiére de la lune entra. Le lit était fait d’une planche et d’une paillasse de varech. Au mur était fixée, près du plafond, une tablette ou séchaient des noix et ou mûrissaient des pommes. Au dessous, pendaient à des clous les robes de l’autre Clarisse, des petites jupes de futaine, un béret de tricot, un cache-nez rouge et un caraco a fleurs usé. Le plancher sentait le moisi.

La petite fille regarda par la fenétre. La lune ronde brillait au-dessus des peupliers de la rive opposée et se reflétait dans l’eau. L’eau était immobile et luisante. Une buée tenace glissait entre les joncs de la rive et le long du bateau.

Alors, la petite Clarisse fut triste en pensant qu’elle n’avait pas encore trouvé ses sœurs et elle pleura. Mais l’accordéon se mit à jouer un air si gai, qu’elle s’endormit en riant.

Elle ne dormait pas depuis longtemps quand un bruit de voix l’éveilla,

Elle ouvrit les yeux. La lune avait tourné, et sa lumiére découpait un carré sur le mur et au pied de la couchette. Elle n’apercut ni son singe,