La petite Clarisse sortit dela cuisine ot la femme du marinier s’était mise à récurer des casseroles sans plus s’occuper d’elle. Elle se glissa le long des planches qui recouvraient les sacs de sel dont la cale était pleine, jusqu’à l’avant du bateau.
Le chaland avancait par saccades. L’eau se creusait et jaillissait le long des planches goudronnées. Clarisse s’assit sur le bordage, un montant de bois entre ses jambes, et comme la péniche était lourdement chargée, l’eau touchait par moment ses pieds nus.
Sur le chemin, le vieil homme jetait de loin des cailloux aux mulets pour les faire courir. Les ponpons rouges de leurs colliers se balançaient sur leur dos.
Un coup de vent subit fit claquer les linges qui séchaient sur le pont. Le marinier redressa la barre avec sa hanche. I] reprit sa chanson :
Chercha partout sans la trouver
Sa fiancée
Qu’il avait laissée.