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peint était large comme une cage à poule. Elle dut monter sur un banc pour prendre sa besace qu’elle avait accrochée, la veille, à une branche basse de l’arbre. Elle se regarda et s’apercut avec étonnement qu’elle était devenue une toute petite fille, que sa robe à pois descendait à peine jusqu’à ses genoux, et que ses cheveux formaient deux nattes étroites qui retombaient sur ses épaules.

La cheminée d’un bateau-lavoir fumait. Le brouillard bleu du matin s’accrochait aux arbres. Des hommes ouvraient une écluse dont la chaîne faisait un bruit de crécelle. Sur un bateau, une femme tirait de eau avec un seau de zinc. Au-dessus de sa tête, sur le quai, la corne d’un tramway sonna. Elle eut faim. Elle se rappela que son bissac était vide, et ne contenait plus ni pain ni fromage, mais seulement une paire de bottines beaucoup trop grandes à présent pour ses petits pieds. Elle le mit sur son dos, avec l’accordéon qui était bien lourd ; elle prit le singe par la main, et le singe était presqu’aussi grand qu’elle ; la pie sauta sur son épaule et sur sa tête.