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Elle allait lentement parce qu’elle n’était jamais sortie des jardins du château et parce que ses bottines lui faisaient mal. Elle fut méme bientôt forcée de les retirer. Elle les mit dans sa besace et continua son chemin en marchant pieds nus.

Elle vit un jeune homme blond qui vendait, sous un porche, du café au lait, des petits pains et des journaux. Elle s’approcha de lui et lui demanda s’il n’avait pas vu passer ses trois sœurs dont la première était intelligente, la seconde belle et la troisième douce. Il la prit pour une pauvre folle et lui donna une tasse de lait.

Elle continua son chemin. Des voitures de laitiers roulaient à côté d’elle avec un grand bruit. Un marchand de vin enlevait les volets de sa boutique. On balayait la rue. Un vitrier passait en criant. Le soleil montait derrière les toits de planche des tanneries et des mégisseries où séchaient des peaux et des mottes de tan.

La sonnette de la porte d’une boulangerie tinta. Une odeur de pain chaud remplit la rue.