Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sauvai à toutes jambes sans regarder derrière moi, à travers le paysage bouleversé. Et tout en courant, je m’apercus que des soufflets de cuir m’emprisonnaient le corps. Quand je m’arrêtai, j’étais un accordéon de bois peint.

Depuis, je cours le monde ; je ne reprends ma forme naturelle qu’à minuit pour la perdre au chant du coq. Et je désespére de voir jamais cesser cet enchantement.

La princesse avait écouté sans bouger toute cette histoire. La lune échancrée était toute pâle dan le ciel ot blanchissait l’aurore. Un coq chanta. Derrière le bois des alouettes s’élevérent en sifflant et en virevoletant. Les figures des trois personnages semblèrent se dissoudre dans les premiéres lueurs de l’aube. L’arbre balança lentement toutes ses branches dans le vent du matin. Et la petite princesse s’endormit d’un profond sommeil.