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NOTES DE VOYAGE

mais de manière toujours à tomber sur la fin de sa période et & fournir la réplique exactement à l’interlocuteur C’est une affaire, suivant le mot, qui se passe un peu en famille. Un personnage manquo-l-il son entrée en scène, on le réclame à hauts cris : « Où donc a passé Roland ? 11 est avec Mogis, sous la tente du cabarelier, à prendre unechopine de cidre... » Et Roland d’accourir. Il improvise une excuse en vers ; el son rôle une fois repris, avec une gravité hiératique, regardez donc dans la foule recueillie qui se souvient de cet incident. Ces intermèdes imprévus ne nuisent pas du tout à l’intérêt ni à la marche des événements. La bienveillance de l’auditoire est acquise d’avance ; les sifflets ni les brocards ne sont guère k craindre. Ces bons acteurs, qui ne sont autres que gens du commun, n’ont-ils pas droit plutôt à la reconnaissance publique, pour avoir préparé, scion leurs moyens, un divertissement populaire ? Et pois, les ancêtres tic venaient-ils pas à CCS mêmes réjouissances ? Honneur donc au komediancher qui sc voue au plaisir du peuple el k la sauvegarde d’une tradition !

Les exigences du public seraient mal venues. C’est que les troupes de drames n’existent pas *. II y a bien, par endroits,

1. Dana certaÏDs théâtres do province^ où rafficlie ne reatc pas la même deux ftolra de suite, il ii’en va guère aulroiuent, lorsqu’on doDüe une pièce réceato au répertoire. Qui ne connaît Thistoire de ce malheureux acteur, dont i’imprudence fui de a’ètre trop hâté d’apprendre à peu près son rôle ? Tandis que ses camarades, ee Livraut à la fantaisie, faisaient lea dèlicea du puhllc, il semait ladèroutei chaque fois qu’il paraissait en scène. Tous les siffleU furenl à son adresse ; et le lendemain il dut ae séparer de son directeur. 2- On a représenté te mystère de Sainte’Trgphine et ie rot Arthur Le 14 el le 15 avril dernier au vieux théâtre de Morlaix, sous un toit qu’on allait abandonner. Fâcheux pronostics 1 Dans ma toute petite jeunesse, j’ai assisté aux Quatre fits Agmon, sur le forloc’h de Lannion, derrière uue clôture-de planches, sous le grand ciel* Ainsi s’en vont pièce à pièce les vieux usages. L’initiateur de la fête morlalalennc, M. Pierre Zaccone, a soulevé la curiosité publique, sans se douter peut-être qu’on irait eneaite chercher des exemples et des encouragements à l’étranger, en Hongrie, dans iaForét-NoIre, dans le Luxembourg. Est-ce riguorauce des moeurs locales, est-ce le goùl des choses exotiques qui a Qxé rattenlion sur ces reprèsentalloDa ï Eiles n’auront été pourtant qu’un simple accident dans la vie coinmuue, pour un pays habitué, comme la Basse-BrÊtagnâ, à ces manifestations populaires. ■ A cette occasion je ne sais plus quel journal a signalé la « troupe de f

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