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CHANSONS ET DANSES DES BRETONS

fait quelques pas et entraîne après lui les personnages qui prendront part à Tacte annoncé. Cela ne rappelle-t-il pas les strophes du chœur antique ?

D’un autre c6té, rien ne procure aujourd’hui une idée de ces pièces sans mise en scène, comme les drames de Shakespeare, que représentent des gens bizarrement accoutrés, débitant un rôle ainsi qu’une leçon ei les psalmodiant comme des versets d’église, avec une tonique et sur une dominante uniformes. Fa pour rompre la monotonie d’une telle déclamation, rien que l’allure du vers, précipitée ou ralentie, selon l’animation ou le calme du personnage ; les interlocuteurs, en outre, ne sont pas tenus de reprendre sur un même et unique diapason ; le baryton hurlerait après un ténor, et celui-ci n’aurait, après une basse-taille, que des soupirs étranglés et des notes ridicules : la dominante n’est pas la même nécessairement pour toutes les voix.

On se ferait encore une opinion tout à fait inexacte de ces représentations, si l’on sc figurait des personnages dans une tenue raide et stricte, ayant robligalion d’un débit infailliblement rythmé, incapables d’une infraction aux règles musicales ou aux conventions dramatiques. Fréquemmentil arrive qu’un acteur ne soit pas entièrement au courant de son rôle. El ce rôle peut même, ainsi que le costume, sc tenir de bribes et de morceaux ; par exemple : le manleaii impérial de Charlemagne sera quelque rideau de fenêtre, jaune ou rouge, emprunté dans une auberge ou au presbytère ; tel pair de France portera le bicorne du suisse d’église ;répée de Roland, c’est celle de ce même cbassc-gucux *. Dans les Quatre Fiis Aymon, an cheval de bois représente Boyard, le vaillant destrier. Le pauvre acteur sc débat aussi bien qu’il Fcntend, ■

1 i* Ce perBOQaùge a U police du tieu eaîat ; U en eipulee tes perturbateurs et les ivrognes ; il en chaasç les chiens et les bêtes» C’est par une erreur de coDâOQDances qu’oo a voulu prendre les gardiens de paix des églises pour des à CAo^-de-Dieu » {chiem-de- Dieu). Ce mot hybride serait, au singulier,

  • /iTi’de’Dteu », qui n’a jamais été en usage. Chaise-gueux ne saurait être

qu’un double mot français : il est accepté, sous le sens que je viens d’affirmer, même en Bas se-Bretagne, et en dehors des pays bretonnant, où il est répandu, soü hybirdisme n’est pas même soupçonné* i ’