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CHANSONS ET DANSES DES BRETONS

lièrcment féconde en disputes do ce genre’. Et qu’on entende bien ce mot dispute dans son sens coulumicr. Lo colloque n’est qu’au début agrémenté de compliments el do flatteries ; U finira dans une aigre discussion* La vantardise et la moquerie sont les armes défensives et offensives des antagonistes. Chacun proclame son « gai savoir », ses succès poétiques, les portes nuptiales qu’il a forcées par le seul don de la langue. Par coülrc , on cherche à couvrir de ridicule son aclvcrsairo. Les personnalités même violentes sont de bonne guerre ; les invectives ne sont pas interdilos. Les moins rudes coups no sont pas ceux qui sont portés sur un défaut physique. La foule, qui est sans pitié^ applaudit surtout aux plus brutales attaques. Nalurellemeiil, le style rcvol, pour ainsi dire, toutes les couleurs de la lutte et en refiète toutes les ardeurs. L’assistance n’écoute pas sans quelque joie — lorsqu’elle ne souligne pas de ses applaudissements — un propos ordurier ou une locution malpropre :

Le peuple dans les mots brave l’honnêteté...

Si Fuu des champions éprouve la lassitude deTauditoire et qu’il faiblisse sous cette inlluence^ il se voit bientôt écrasé dans un suprême assaut, blessé à mort par des traits rapides et inallcndüs : qu’îl liésite à la ripostcH^ il est aussitôt hué par ses propres partisans* Les deux camps acclament le vainqueur, qui reçoit — quelquefois en vers — les félicitations de son adversaire ; car il esl de rigueur que ces joutes aient toujours une issue pacifique.

Et pourtant, constatons que toutes les manifestations de la muse populaire n’éclatent pas sur la telen ou sur la lyre* Toutes les compositions poétiques ne sont pas pour être chantées ; il y en a qui se débitent comme des contes ; dans ce

1. Cûtto 5oype-au-Laît », le «oir dca ûoces, eat roccasiou d’on vrei spec-^ tacie dana te paya où cela ee paese. Ten doDocrai uu compte-rendu détaillé, quand je publierai uu procitain volume eur certaïus usage» de Basse-13retaguo.

2. Dau» eoa iotroducüon aux k trente ml^lodiGâ de Bas se-Bretagne * M. Bourgault-Ducoudray dit à peu pré» la contraire. Ce passage, avec qadquesauLraa qui toucheulà l’eUmographlc, est fort inexact*