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NOTES DE VOYAGE

vers, sans recourir au chant*. La distinction était bien établie chez les Latins entre la langue do la prose el celle des vers : dicere, canere le barde ne parle pas ; il chanle. El c’est toujours à l’aide d’une mélopée simple ou sur quelque mélodie bien connue, que deux rimcurs s’accordent à faire parade d’éloquence devant la foule. En voici une preuve, dans les Demandes de mariage, cl une autre, dans la Soupe-au-Loit.

Les deux avocats sont en présence : celui de la jeune fille, dans la maison niipltalc ou sur le seuil de la porte, et le demandeur [bazvalan), qui se présente au nom du jeune homme. L’un el l’autre sont passés maîtres dans l’art de bien dire en vers. Le plus souvent, ces deux improvisateurs ont déjà mesuré, en d’autres occasions, leurs forces respectives. Un dialogue rimé s’établit entre les deux bardes. A peine exprimée la formule de salutations, sur un ton déclamatoire, la dispute s’engage, soutcnnc par une sorte de psalmodie, qui devient de plus en plus accentuée à mesure que se développent CCS débuts poétiques ; à cette mélopée succède bientôt une mélodie, un air quelconque, mais une mélodie courante, k laquelle les avocats ne renonceront plus jusqu’au bout de la dispute.

11 n’en va pas autrement dans toutes les rencontres où deux rimcurs sont amenés k celle véritable parade devant le public. La cérémonie de la « Soupo-an-Lail », qui a gardé toute sa vogue dans certains cantons de la Cornouaille, est parlicu-Arvor ) des bnrcliu de Drizeux, c’cst une exagération ; il «disparu de la langue coumulc, maïs il est roaté Juii» la poëele : Ar vombartl ina

Autre cfio»e pour bat’zaz, dana Barzaz^lirciz : ce terme est d’iavcntiou récente, et lo peuple no Ta pa» encore adopte. 2. Voici le procès dos liaruionisatcnrs vite fiiitp en cinq mot» : tes bardca chantent sans s’accompagner- — Ja me bouyicds d’ua vieux meudimit qui paasatl, une fols ou deux ia semalae, il y a bleu trcule ans* par ma petite ville natale ; il allait do porte en porte,eu murmurant les parole» d’uu gu>erz et tournant une sorte de vielle ; la dUsonanoc était parfeite entre rinstrument el la mélodie du chanteur.