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CHANSONS ET DANSES DES BRETONS

morale, et celle-ci no peut pas devenir le propre de la chanson coupée de refrains. La conscience populaire n’est pas ainsi enfermée dans des compartimonts étiquetés, d’où Ton ail, sui* vaut le cas, à extraire lolle portion* Les mœurs intimes apparaissent dans un gwerz, mais quelquefois d’une façon moins explicite, comme dans un sonn. Aulrcmcnl, trouvcruit-on tel type — le kharvk,, le kemenet etc. — sous des figures diverses, variant avec les dialectes ou les régions ? Il est constant que les événements sont racontés plnlôl dans les gwerz mais rapporter à la simple et courte chanson tout le caractère moral — au sens ethnique — de la poésie populaire, c’est d’une théorie qui n’est pas admissible, mais qui a pourtant scs défenseurs. Il serait encore plus inexact d’aflîrmer que les chansons joyeuses sont originaires surtout du Vannctais cl do la Cornouaille, et que les lamentables récits sont plutôt en usage au pays de Tréguier ou dans le Léon, Ce serait partager la Bretagne en deux zones absolument imaginaires ; les Frelons du Nord et les Breiom du Midi, ce seraient deux appellations de pure fantaisie* En réalité, les Trécorrois savent plus de chansons tristes que les Cornoualllais, mais plus de chansons joyeuses aussi ; el la raison en est toute simple : dans le Lann-Treger on chante an moins autant que dans tout le reste de la BretagneLà, les bardes forment encore une sorte de classe 1. 1)auB r Introduction û scs Trente inétodies de Uu&se-Hretagne, M, Bourgaull-Ducoudray s’exprime amsi (p* l^ï) ï fc II cxibU en Brotn^ne deui zoneïi Iiabiiéefi por deui popnialions d’im caractère bien tranché. Or c’est là uu fait dj^ne do remarque, que cette différence de tompérament s’uccubo dans leur tnusiquG, et préctaêmetit dana un sens conforme aux idêoa do rantlquilé. Dans les Cùtes<-du-*Nurd, oi la nature cal plus mélaucoliquo et plus froide, la race pins eèdeuse et plus réDécliie, on chante le plus souvent dans le mode hÿpodorien, mode d’Apollon. En Cornouaille, ou resplendit une nature joyeuse, où s’alite une population, nerveuse et passionnée^ domine le naode hypophrggicn, mode de Bacchus. « Ainsi le tempéramcul modal des Bretons vient donner une éclatante conbi’fualiou à la lliéorie antique . n S’il n’y avoitdansce passade qu’une opinion réBulieint d’une expcrlenco longuement acquise à travers le pays breton, je me permettrais de démontrer que cette opinion serait encore au moins hasardée ; mais ces lignes semblentècrltes avec la fermeté d’un eyslème* D’après l’épreuve que j’cn al faite en Drclagnc, je dois pourtant ajouter qu’une doctrine opposée serait tout aussi soutenable. |u.

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