Page:Quellien - Chansons et danses des Bretons.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée
15
NOTES DE VOYAGE

sonn, il devient d’un intérêt secondaire qu’on signale et qu’on dislingne aulrcmont les genres proprement dits.

On s’est demandé pourquoi l’on ne trouve pas de chansons de bord dans cette presqu’île de Bretagne, Il y en a, mais toutes en patois gallo ou en français. Les seules histoires de mer qu’on entende aux matelots bretons, ont été composées par des terriens. Le sujet en est quelque naufrage sur la cote armoricaine (voy. « Ar Vartoloded o). Ou bien, elles racontent un cnlèvoincnt pratiqué par les Anglais : tel est le f/fverz tle « Marivonik ». On a dit des matelots bretons qu’une fois descendus des vergues, comme des oiseaux tombés à terre, ils ne cbanlcnl plus. Le sonn maritime a disparu depuis un temps qu’on ne saui ait fixer. La navigation, le commerce extérieur, la fréquentation et la présence des étrangers, ont peu à peu détérioré le caractère local de nos ports de mer. Les Anglais occupèrent Brest au xiv° siècle, pendant la terrible guerre qui dura près de trente ans entre Charles de BloiscL la famille de MontfoiT. Cent ans après, Peiiinarc’h faisait avec la nouvelle Amérique un trafic considérable. S ai nl-Mato ensuite régnait sur les mers. La poésie du peuple est casanière ; une de scs qualités est de convenir particulièrement à ceux qui chantent. Dans leurs allers et retours, les matelots de la côte armoricaine avaient trop souvent à écouter les airs de tous les pays pour ne pas oublier quelques-unes des cliansons natales ; et s’ils ne désapprenaient pas encore la langue maternelle, du moins pcrdaicnl-ils l’habitude de composer eux-mêmes leurs so ;m de quart ou de manœuvre. Ces chants étaient voués à s’élcindrc de bonne heure.

Les berceuses et les rondes sont d’un usage si répandu, qu’il y aurait peu ou trop de choses à signaler sur leur compte ; l’universalité même leur ùle, surtout au point de vue poétique, à peu près toute couleur locale.

[1]

  1. Pour los ron<ffs, elles roalrcnt dans le cliapUre de la ckorégraplila populaire (voy. p. i3 et suiv.)