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CHANSONS ET DANSES DES BRETONS

térèl so porte de préférence vers la fin de chaque couplet, dont le principal attrait est de se relier finement avec 1e refrain.

Surtout, un refrain toujours, sous une forme quelconque. Est-ce qu’il sc réduirait donc à si peu de chose, qu’on rcnferm&t en deux simples mots, cet art des chanteurs populaires, vantés des uns à l’excès, méconnu et nié de beaucoup qui n’y comprennent rien ? Déclarer qa’il est très savant, que c’est d’une science consommée, serait une exagération ; mais il existe et il est manifeste jusque dans la moindre improvisation, cet art populaire, avec scs subtiles recherches H côté d’une naïveté, malgré les défaillances d’inspiration survenant au bout d’un brillant essor, à travers ces négligences associées à des beautés de premier ordre, dans ces inversions el ces reprises, sous ces rappels et ces retours el ces repos du refrain. On en est surtout frappé dans les chants où Ton croit reconnaître quelque trace d’anciennclé ; assurément, l’originalité manque au. mélodies d’invention récente : est-ce parce que l’éducation musicale est devenue plus compliquée ou se néglige désormaisplus que Téducalicn poétique ? La chanson qui a traversé plusieurs générations n’a pas gagné que des années ; ce qu’elle avait de bon est resté, et à ce texte primitif s’est ajouté, dans le même sens, le travail des Ages successifs. Aujourd’hui, comme de temps immémorial, les complaintes nouvelles ne font pas défaut ; nous avons reconnu que le don de poésie est rarement le propre des aveugles et des mendiants qui les débitent dans les foires et dans les j»ar</o7is : le baiccrbro n’est pas un poète par cela même qu’il est vagabond. Plus encore que ces indigents, les lettrés qui composent des poésies bretonnes, sans inspiration aucune, comme les clercs qui transforment en cantique un viqüil giverz pieux, s’égarent loin des sources populaires. Si ce n’était encore que de ces insanités où de ces prétentieuses élucubrations, il n’y aurait pas même à en parler ; mais c’est qu’elles gâtent le goùl public, et le peuple, n’enlcndanl que cela, oublie scs légendes héroïques et les anciennes chansons d’amour.

Comme toutes les manifestations de la poésie bretonne sont enfermées sous colle double forme du gwerz ou du