Page:Quellien - Breiz, poésies bretonnes.djvu/9

Cette page n’a pas encore été corrigée
8
LETTRE DÉDICACE

comme « une tombe qui arrête ». Dans cette couronne de bardils que je destine et mon cénotaphe, là-bas, j’ai inséré un nom naguère tiré de l’ombre, un humble nom de Bretonne, parce qu’il symbolise notre dévouement ala France, même avant le pacte d`anion. « Pierronne estoit de Bretaigne bretonnant. » Le Bourgeois de Paris, un contemporain, atteste sa présence auprès de Jeanne d’Arc, sa prison et son procès, son supplice sur le parvis Notre-Dame le dimanche 3 septembre 1430. Quel qu’ait été son rôle autour de la Libératrice, d’ailleurs, elle fut « brûlée » par les Anglais. Il suffit, pour que le patriotisme commande d’honorer de telles " cendres.

Un mystère en trois actes, Perrinaïc, sera bientôt représenté dans nos quatre diocèses bretonnants. Nous élèverons ensuite la « pierre de souvenir » sur le Ménez—Bré. Trécorrois et Léonards, Cornouaillais et Vannetais, iront au nouveau pardon ; Quiconque sera Breton de cœur, aura entendu ces·clocl1es d’appel au loin carillonner toutes seules obstinément, comme les kloc’h—gelv qui tintent longuement les offices pour les pèlerins attardés.

Il y a deux sortes de canonisations : celles de l’Eglise et celles de l’Humanité. Il advient qu’elles se confondent, avec le temps. Saint