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PRÉAMBULE.


L’imitation est quelque chose de si étendu et de si varié, quand on en considère les rapports et les effets, dans tout ce qui peut être du ressort de la faculté d’imiter, faculté qui constitue un des caractères distinctifs de l’homme, qu’il faut désespérer d’avoir jamais un traité complet sur cette matière.

On pourroit expliquer presque tout l’homme naturel et social par l’imitation. Qu’y a-t-il, en effet, soit dans ses habitudes, soit dans ses goûts, soit dans ses travaux, qu’on ne puisse rapporter à l’instinct imitatif ? Embrasser dans son universalité la théorie de l’imitation, ce seroit donc soumettre à une analyse infinie, tous les actes de la vie humaine, tous les objets qui entrent dans les rapports de l’existence sociale.

En restreignant l’idée d’imitation, ainsi que l’annonce le titre de cet essai, dans le cercle de ce qu’on appelle les beaux-arts, on voit déjà combien je suis loin d’avoir conçu le projet