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ODE À LA REINE.


Les flambeaux d’Hyménée, à leur douce lumière,
Avaient de son bonheur vu consacrer les nœuds ;
Puis un gage d’amour, joie intime et dernière,
La faisant palpiter au nom chéri de mère,
Comblait enfin ses vœux.

Quand d’un si beau destin la fugitive aurore
Promettait de longs jours à son cœur enchanté,
La voilà pâle et froide, et moins vivante encore
Que ce marbre immortel dont sa main fit éclore
L’héroïque beauté.

Mais, cette œuvre à jamais illustrant sa mémoire,
Son nom du sombre oubli saura franchir l’écueil ;
Et, noble monument, beau d’une double gloire,
Jeanne fera rêver tour à tour de victoire,
De génie et de deuil.