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LA PROMENADE.


Mais, trompé par l’espoir dont ton ame est remplie,
Triste, découragé, las de combattre en vain,
Si tu sentais un jour le mépris de la vie,
Sentiment inconnu, s’éveiller dans ton sein ;

Si tes pas fatigués loin des sources limpides
Égaraient ta jeunesse, imprudent voyageur,
Pareil à l’oasis dans les sables arides,
Pour t’abreuver d’amour je garderai mon cœur.

Ce cœur qui t’appartient, ce cœur dont la tendresse
En parole ineffable, en délirant transport,
Dans les momens d’angoisse et les jours de détresse
Doit s’exhaler plus vive et plus sublime encor.

Cependant le jour baisse et la nuit va descendre,
Le pâtre au chant joyeux rassemble son troupeau,