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LA PROMENADE.

Je suis heureuse ainsi, mes deux mains dans la tienne ;
Les yeux fermés au jour, ton front sur mes genoux.

Car je t’aime, vois-tu, de l’amour qu’une mère
A pour le premier-né qui s’abreuve à son sein ;
Ma tendresse n’est point une flamme éphémère,
C’est un feu chaste et pur, c’est un rayon divin.

Je voudrais être l’ange à qui, dès ta naissance,
Dieu confia le soin de veiller sur tes jours,
Ce bel ange dont l’aile abrita ton enfance
Et garde encor ton cœur des coupables amours.

Si tu dois rencontrer le bonheur, si la gloire
Se lève, astre brillant, sur ton bel horizon,
Perdant sans murmurer ma place en ta mémoire,
Dans mon lointain exil je redirai ton nom.