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LA PROMENADE.

N’avons-nous pas ainsi de la plus pure flamme
Échangé doucement les célestes aveux ?

Sur mon front rougissant, quoi ! ta lèvre se pose ;
Ah ! si chaste et si doux tu m’as pris ce baiser,
Que son charme naïf me rassure, et que j’ose
Te le rendre plutôt que te le refuser.

Ô mon amour ! dis-moi que toujours notre vie
S’écoulera paisible ainsi que ces flots purs
Qui vont, en arrosant les fleurs de la prairie,
Cacher leur cours heureux dans des vallons obscurs.

Qu’ai-je dit, ô mon Dieu ! quelques jours, et peut-être,
Sous les feux du soleil, sous la main des faucheurs,
Nos regards attristés auront vu disparaître
Et le ruisseau limpide et les modestes fleurs.