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LA PROMENADE.

Et fuyons doucement comme un couple fidèle
De cygnes amoureux glissant au bord des eaux.

Des tilleuls odorans suivons la verte allée,
Au gré de ses détours laissons errer nos pas ;
De nulle crainte ici notre paix n’est mêlée,
Et je puis sans rougir m’appuyer sur ton bras.

Vois, le ciel nous sourit, le zéphir nous caresse,
Le rossignol prélude à ses tendres concerts,
Tout invite au bonheur, convie à la tendresse,
Nos cours sont pleins d’amour et les champs sont déserts.

Ainsi, rois de la terre, encor vierge et féconde,
L’un de l’autre charmés en se donnant la main,
Adam et sa compagne aux premiers jours du monde
S’égaraient à pas lents sous les berceaux d’Éden.