Page:Quarré - Poésies d’Antoinette Quarré, 1843.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
DÉDICACE.

Vit l’arbuste, tout fier de sa métamorphose,
À son maître chéri présenter une rose.
Ainsi, de l’art des vers ignorant les leçons,
Quand ma voix modulait d’imparfaites chansons,
Tu daignas leur prêter une oreille attentive,
Et, surpris d’y trouver quelque grace naïve,
M’enseigner les secrets doux et mélodieux
Aux poètes, jadis, révèlés par les Dieux.
Oui, c’est toi dont l’accent, noble et plein d’éloquence,
Dispensant tour-à-tour le blâme ou l’indulgence,
Me faisait désirer, comme un heureux succès,
Un mot approbateur pour mes jeunes essais.
C’est toi qui, me guidant comme une enfant chérie
Qui s’égare au détour d’une route fleurie,
M’appris à distinguer l’or pur d’avec le faux,
Le sentiment réel de l’emphase des mots,